Notre histoire


J’ai un fils qui s’appel François –Gilbert et qui a maintenant 33 ans.

Après une scolarité difficile pour lui, il a triplé son CP car il apprenait plus lentement que les autres mais il sait lire et compter.

Il a été suivi en CMPP mais n’avait pas de traitement pour améliorer son agitation et ses troubles de l’attention.

Au lycée il a été orienté en SEGPA afin de lui proposer des travaux manuels mais ce fut un échec total pour lui a cause de ses difficultés de concentration.

Il ne voulait plus allé au lycée alors qu’il avait 15 ans.

Une orientation en IME (institut médicaux éducatif) lui a été imposée et après 15 jours de séjours il a fugué de cet établissement en me disant « pourquoi tu m’a mis chez les « Gogols » ?

C’est donc en pleine adolescence qu’il a réalisé qu’il n’était pas tout à fait comme les autres.

Heureusement pour lui il s’avait se défouler en pratiquant le patinage, l’équitation, le roller et le skate board.

L’achat d’une mobylette lui a permis d’avoir plus d’indépendance et ce fut aussi l’apprentissage du respect du code de la route avec le passage du BSR. Mais cela ne fut pas s’en prendre de risque et lui a valu bien des accrochages et des interpellations de la gendarmerie.

Pour le valoriser je l’ai envoyé chez un éleveur de moutons qui prenait des personnes en séjours de vacances pour découvrir la vie à la ferme. François en a été ravi et c’est avec dévouement qu’il aimait aider à nourrir les animaux et a pu assister à l’agnelage. A chaque fois que j’ai pu trouver ce genre d’opportunité il a été chez d’autres agriculteurs mais ce ne fut que de cours séjours car ce n’était possible qu’en période de vacances scolaires.

Malheureusement pour lui les études se rattachant à ses métiers ne lui permettent pas d’y accéder n’ayant pas le niveau scolaire requit.

A ce moment la il a été reconnu par la MDPH pour son handicap à 50% en qualité de travailleur adulte handicapé.

François a été orienté vers la mission jeune afin d’essayer de lui trouver un emploi adapté.

Il a été embauché en contrat CES « aux environneurs  » comme agent d’entretien des rivières. Il travaillait en extérieur en petite équipe et bien encadré. Cela lui convenait mais je voyais bien qu’il devait fournir plus d’effort à commencer par ce lever tôt le matin donc il a eu un traitement pour l’aider.

Il avait un salaire tous les mois que je lui laissais gérer.

Il était capable de tout dépenser en une soirée et surtout il s’alcoolisait de plus en plus. Il rentrait très agité en parlant fort et un jour à même menacé de se suicider.

J’ai du faire appel à la gendarmerie et au SAMU qui est venu au domicile le prendre en charge pour l’amener à l’hôpital ou il a été ensuite orienté dans un centre psychiatrique.

A partir de ce moment là il a était suivi par un médecin psychiatre

qui m’a expliqué qui lui fallait un traitement adapté car François souffrait d’un délire paranoïaque.

Il a repris par la suite son travail son contrat a même été renouvelé et il a changé d’équipe.

Un soir je m’inquiète de ne pas voir François rentré du travail.

Je ne sais pas pourquoi je pense qu’il est parti……

Et la gare SNCF m’appelle pour m’avertir que son portefeuille à été retrouvé au guichet de la gare (a oui on ne compte plus le nombre de fois ou il l’a perdu !!)

François avait bien payé son billet de train pour Paris en laissant tous ses papiers sur place. Ce fut sa première fugue mais depuis il y en a eu bien d’autres……….

François explique très bien ce comportement en pensant qu’en partant il va laisser derrière lui ses problèmes ou ses émotions fortes qu’il n’arrive pas à gérer. Et il se met en errance totale ne sachant pas où dormir et ne prenant plus son traitement.

Il faut savoir que 30% des SDF sont des malades psychiques.

Depuis il a murit avant de partir il m’en parle me dit ou il va et surtout continu de prendre son traitement en se rendant dans des associations. Il décide de rentrer quand il est totalement épuisé rattrapé par sa maladie qui lui fait sentir que le mélange d’alcool avec le traitement associé à d’autres substances ne l’aident absolument pas.